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 rozam blog

Chapitre 12. Evènements et conséquences

30 Juin 2010 , Rédigé par rozam

 


L’aube n’était jeune que d’une heure quand un grognement indistinct lui parvint.

Debout devant la fenêtre déversant déjà de tendres mais froids rayons le Comte de Fersen se retourna, surpris qu’elle émergeât si tôt après ses exploits de la veille.
Il avait supposé qu’elle ne sortirait de son coma éthylique que très tard, ce qui les aurait à sa grande contrariété cloués ici une bonne partie de la journée.
Car il avait grande envie de renouveler la petite escapade nocturne de la veille pour voir ce qui se tramait exactement dans l’antre du Duc d’Orléans avant ce fameux bal, et était bien décidé à y retourner dès ce soir, avec ou sans elle. 
Plutôt sans apparemment, quand il entendit une voix déverser avec grâce :
 
_ « Bon Dieu de foutre de corne cul… ma tête !! Quelle heure est-il…et de quel jour… »
 
Puis la courtepointe s’agita péniblement et une chevelure hirsute se fit voir de manière vague.
Elle ne sembla même pas étonnée de sa présence, simplement incommodée par la traîtrise d’un rai de lumière s’immiscent impunément jusqu’à sa paupière douloureuse.
_ « Le jour vient à peine de se lever. » répliqua le Comte, sans bouger. « Et je vous rassure, vous n’avez pas dormi vingt-quatre heures, nous ne sommes que le lendemain matin. »
Les grognements reprirent de plus belle.
_  « Vous êtes vraiment obligé de faire du bruit quand vous parlez… » dit-elle en se prenant le visage à deux mains, tâchant de s’asseoir.
_ « Vous vous sentez si mal que cela ? » sourit-il d’une petite pointe de vengeance personnelle pour les propos si peu amènes qu’elle avait eu envers lui.
_ « A cette seconde ? A part l’envie furieuse de me jeter par la fenêtre pour faire cesser mon mal de crâne, et la sensation d’avoir un rat mort dans la bouche oui, cela va on ne peut mieux… »
 
Si une quelconque impression romantique avait subsistée de cette étrange nuit, voilà de quoi la pulvériser définitivement, pensa t-il avec humour.
Mais de toute façon ce n’était pas le cas.
Il avait depuis longtemps relégué dans les oubliettes de sa mémoire toutes idées absurdes. Un peu avant l’aube il l’avait lâchée, s’était doucement levé en prenant soin de la recouvrir avant de venir vers le carreau.
 
Il savait qu’il ne serait jamais attiré par elle. De cela il était sûr.
Mais alors, pourquoi n’avait-il pas regagné sa chambre pour y cherché un peu de repos ? Car c’est à peine s’il avait dormi, presque aussitôt réveillé par un mouvement brusque de ce corps frêle pesant sur le sien.  
Pourquoi ce curieux bien-être à veiller ainsi sur son sommeil, à la protéger en quelque sorte, à son insu ? D’écouter la musique subtile de sa respiration, ses murmures indistincts quand elle s’était agitée.
Elle avait animé quelque chose en lui en vérité, il ne savait quoi mais n’aima pas cela de toute façon parce que ce n’était pas…rationnel.
Quand les premières lueurs grises avaient ombré le ciel, un sentiment nouveau avait peu à peu germé au rythme de ces teintes pastels nuançant l’horizon, et l’apparition de l’astre l’éclaboussant de sa lumière froide l’avait conforté.
 
Certes, il ne ressentait rien mais…ce sourire qu’elle avait eu , inconsciente, le hantait. Et il y avait désormais comme une urgence à réduire en cendres l’éclat surpris sur ces lèvres, cet incroyable rayonnement qu’avait dégagé son corps.
Alors il était resté, car nul doute que la physionomie ravagée de la jeune fille à son réveil ne le dissuade de raviver un jour de si fantaisistes évocations.
A la lumière crue du matin, personne ne peut tricher.
Surtout pas une femme.
La méthode était cruelle, peu charitable pour elle mais elle avait de toute façon une idée si peu haute de lui qu’il ne se sentait pas beaucoup de scrupules à agir ainsi.
_ « J’espère au moins que je n’ai rien dit de compromettant durant mon ivresse… »
 
Elle s’était levée, telle une automate. Venait vers lui, vers la table tout à côté de lui plus précisément pour se passer un peu d’eau sur le visage, révélé en effet par la lumière impitoyable.
Elle avait parlé, il était donc sensé lui répondre…et en fut absolument incapable.
Aucun son ne put franchir ses lèvres parce qu’aucune pensée cohérente ne subsista au spectacle qui jaillit contre sa prunelle à cet instant.
 
Le désordre de sa tenue était invraisemblable : sa chemise blanche était réduite à l’état de chiffon tant elle était froissée, le pantalon court ne valait guère mieux et ses yeux cernés témoignaient eux aussi des excès de la veille.
Et pourtant avec tout cela elle était belle.
Renversante même.
A cause de la chemise précisément, dont un pan avait glissé pour révéler une épaule au tracé émouvant aussi pure que l’ivoire ; du pantalon tirebouchonné qui dénudait entièrement une cuisse au galbe nerveux et délié ; et ses jambes, ses jambes splendides dessinées par les bas blancs…
 
Elle plissa les paupières et étendit sa main pour les protéger de la lumière mais ne réussit à masquer des joues étonnamment roses comparées à leur pâleur habituelle, lui donnant inopinément aujourd’hui un teint de poupée de porcelaine. Ses cheveux emmêlée lui conféraient soudain des allures de jeune lionne, sauvage, indomptable tout comme l’était son tempérament.
Ignorante d’elle-même elle entreprit de se rafraîchir, si proche de lui, si proche que les yeux du Comte ne purent s’empêcher de suivre les gouttes s’égarer vers l’échancrure trop largement ouverte.
Doux Jésus…Pétrifié, contre sa volonté propre, son regard hébété découvrit l’attirail qu’elle s’imposait à chaque heure de son existence, ces bandages étroitement serrés tout autour de son buste.
Seulement, à cause de ses mouvements nocturnes l’ajustement soigné ne l’était plus autant qu’il aurait dû l’être…
 
Et le jeune homme d’entr’apercevoir les courbes tendres de petits seins ronds, aussi blancs que des colombes, dont aucun homme normalement constitué n’aurait pu nier la troublante beauté de ce galbe qui tendait effrontément le tissu lâche. Se détournant brusquement, le Comte se plongea avec assiduité dans la contemplation d’un paysage dont il ne vit rien, mâchoires crispées d’une inexplicable colère.  
Il avait voulu se défaire d’une image qu’il avait lui-même créé croyait-il, pour se retrouver devant le tableau d’une féminité triomphante, ingénue, éblouissante d’inconscience et d’abandon.
 
_ « Alors ? Ai-je beaucoup divagué ? J’avoue ne plus me souvenir de grand-chose… »
Elle ne s’était aperçut de rien, ne se doutait même pas de ce que ce corps deviné à travers la transparence du tissu pouvait provoquer.
_ « Non, non… » grogna t-il, pensant à tout autre chose, « je vous ai aussitôt ramenée ici. »
_ « Vous avez bien fait. Et je vous en remercie. »
L’indifférence dont elle faisait preuve ! Elle ne semblait même pas gênée de le savoir à ses côtés, lui, un homme passant habituellement pour follement séduisant !
Elle ne le voyait même pas, elle le considérerait bientôt comme…un meuble. Inexplicablement hors de lui il se dégagea de la fenêtre et de la proximité de ce jeune corps, immensément contrarié pour des raisons qui lui restèrent obscures.
Et quoi ! Ce n’était tout de même pas la première gorge qu’il voyait ! Que lui importait que celle-ci fut jolie ? Enfin très appétissantes plutôt…infiniment attirante même…et vraiment, vraiment très…
_ « Je suppose que c’est vous qui m’avez déshabillée ? » poursuivit-elle tout en s’essuyant le visage.
_ « Oui, pourquoi ! Je n’aurais pas dû ? Faut-il que je m’en excuse, ou voulez-vous descendre dans la cour pour me casser la figure ?! »
 
Il ne put faire autrement que déverser sa mauvaise humeur, fruit des pensées désordonnées qui l’agitaient.
Elle n’eut pas l’air de s’en formaliser en tout cas.
_ « Bah, vous en avez vu d’autres, non ? » répliqua t-elle, sa désinvolture attisant l’exaspération du Comte. « Et puis de toute façon j’ai confiance en vous... »
Il s’attendait à tout sauf à cela, la première chose gentille qu’elle lui ait jamais dite.
_ «…vous qui n’aimez que les beautés plantureuses des filles d’auberge, nul doute que je dois faire piètre figure dans votre tableau de chasse habituel, n’est-ce pas ! » ricana t-elle
Et voilà, le ton moqueur était revenu,  plus acerbe que jamais!
 
_ « En effet, oui ! » répliqua t-il aussitôt, cassant. « J’espère en tout cas que vous m’épargnerez désormais le spectacle lamentable d’hier soir ! C’était affligeant ! »
Et il tourna les talons, furieux.
_ « Ne claquez pas la p… »
C’était déjà fait de toute façon.
Indifférent à la bordée d’injures qui l’escorta dans le couloir il se précipita vers sa propre chambre, en balança pareillement la porte. Il se jeta sur son lit pour contempler férocement le dais du baldaquin. C’était elle qui avait bu, et pourtant il lui sembla que c’était lui qui avait la gueule de bois désormais.
 
 
Oscar cuva une bonne partie de la journée.
En fait elle n’en laissa rien paraître, elle était beaucoup trop fière pour cela mais son attitude plutôt raide trahissait malgré tout un certain dérangement interne. La jeune fille se souvint brusquement des paroles des deux gardes surpris la veille, et comprit enfin pleinement la portée d’une de leurs expressions : elle aussi avait le sentiment d’avoir un balai dans une certaine partie de son anatomie.
Passé cette désagréable constatation, la jeune fille ne mit pas beaucoup de temps non plus pour se rendre compte du changement d’attitude de son compagnon envers elle.
Agressif semblait être le terme, bien qu’elle lui préférât plutôt celui « d’aigri ». Il ne digérait pas sa victoire éclatante face à ce monstre, c’était évident.
En vérité, depuis qu’elle avait fourni cette preuve indiscutable de sa « force virile » Oscar se sentait parfaitement sereine, plus aucun trouble ridicule ne lui martyrisait l’estomac. Il faut dire que ce dernier l’était plutôt par l’alcool, mais il lui plut de croire que la proximité de Fersen n’était pas non plus étrangère à son envie rémanente de vomir tripes et boyaux.
 
Puis ces effets désagréables s’estompèrent peu à peu, le soir apportant presque un semblant de normalité.
Quand le Comte lui fit part de son intention de repartir examiner de près la demeure du Duc, Oscar protesta bien sûr, pour la forme comme à son habitude. Mais au fond elle fut contente de pouvoir dissiper ainsi les quelques impressions brumeuses qui voltigeaient dans sa mémoire.
Elle se souvenait bien avoir défié ce gros bonhomme, ça oui ; après par contre c’était le flou total, hormis le fait d’une très douce et réconfortante chaleur l’enveloppant durant son sommeil. L’auberge devait posséder de bons édredons. Elle ne se souvenait pas en avoir vu sur son lit cependant, mais c’était un détail.
 
Il fut satisfaite donc, mais tout de même fort intriguée par la bombonne de vin dont se muni Fersen avant de partir.
_ « Et bien ! » persifla t-elle sur le chemin, « vous voulez tester votre résistance à l’alcool vous aussi ? Moi je suis d’accord, mais si vous comptez affronter le Duc de cette façon pour lui soutirer des aveux, demandons aux clients de l’auberge de venir avec nous pour mettre de l’ambiance, ce sera plus gai… »
Le jeune homme haussa les épaules.
Il n’avait pas arrêté aujourd’hui. A chacune de ses remarques mordantes il se taisait, répondait par un coup d’épaule. A tel point que la jeune fille parvint à décrypter une bonne demi-douzaine de haussements d’épaule différents, le dernier correspondant au mépris le plus absolu. Elle avait un doute cependant, car il avait chassé une mouche du même geste un peu plus tôt.
Il devait donc éprouver beaucoup de mépris pour les mouches également.
 
Ils empruntèrent le même chemin que la veille, traversèrent le parc telles des ombres.
Toutefois Oscar le laissa passer devant : de sa vie elle ne voudrait plus jamais se retrouver collée aux écorces des arbres…Un très bref instant la curieuse chaleur s’aviva de nouveau en elle, chaleur qui ressemblait d’ailleurs un peu à celle éprouvée cette nuit. Bah, l’édredon bien sûr…
La jeune fille nota qu’il était sensiblement la même heure que l’autre nuit et compris la théorie du Comte : les gardes devaient effectuer des rondes régulières.
Bien vu.
Au bout d’une minute les voix leur parvinrent indistinctement. Le jeune homme eut alors un geste insolite.
Il déposa la bombonne au pied d’un arbre, bien en évidence, puis fit signe de se replier vers le bosquet voisin.
Oscar ne compris que la minute suivante où il voulait en venir.
Warning : le passage qui va suivre contient des éléments pouvant heurter les sensibilités délicates. D’avance je m’en excuse, mais il s’agit là d’un de mes sujets de prédilection et dans ces cas-là je peux rarement m’empêcher d’y faire référence. Rassurez-vous ce n’est qu’un mauvais moment à passer…
 
_ « Alors toi mon couillon, t’es vraiment pas possible ! » s’exclamait la voix de fausset qu’ils reconnurent comme être celle ayant dit tant de gracieusetés sur les aristocrates, hier. « Tu dis que manger des oignons ça fait péter et à midi tu t’es gavé comme un monarque ! » Apparemment, les gracieusetés était monnaie courante chez cet homme, et sur à peu près tout les sujets.
_ « Ben quoi, c’est bon les oignons… » rétorqua son comparse, la voix dolente, un petit bruit sourd venant souligner l’affirmation.
_ « Mais t’es vraiment qu’un cochon !!! » protesta la voix en forçant sur les aigus, « tu vas quand même pas nous jouer du biniou pendant toute la soirée quand même !!! » La menace n’eut pas l’air de faire beaucoup d’effet puisqu’un nouvel écho lui répondit.
_ « Mais arrête !!! »
_ « Oh là là…on est dehors, non » essaya de se justifier le comparse. « Et pis d’abord comme dit ma mère : quand faut que ça sorte, faut que ça sorte ! »
La voix de fausset n’eut pas l’air bien convaincue par la portée philosophique du propos et continua, furieuse :
_ « Ouais, ben si tu veux la prochaine fois on dira à ta mère de venir, mais pour l’instant retiens toi un p…mais c’est pas vrai, encore !!! T’es vraiment qu’un cochon, toi…et ooooooooooh, mais c’est quoi ça ! »
 
Distrait un moment des problèmes gastriques de son compagnon le garde se précipita vers la bombonne, pas long à comprendre de ce qu’elle contenait. Un grand débat s’ouvrit.
_ « Ben qu’est-ce qu’on fait… » murmura l’amoureux des oignons. « Et dis donc je pense à un’ chose : pourquoi qu’on irait pas se la descendre tout de suite celle-là ! »
_ « Et not’ronde… »
_ « Bof…tu vois bien qui y’a jamais personne ici… Allez, viens-y que j’te dis… »
_ « Ouais…ouais au fond t’as raison, pour une fois qui nous pleut des bombonnes… »
_ « Pour sûr que j’ai raison !! Et tiens ça f’ras même passer les oignons !! »
_ « Ben v’là que tu causes en rime, maintenant !!!
_ « Ben c’est les oignons ça, ça fait toujours ça… »
_ « Eh !! T’arrête de te fout’ de moi, hein? Et p…AH NON, ENCORE !!! Cochon !!! »
Voilà c’est fini. Pardon.
Quand les deux hommes s’éloignèrent définitivement, Oscar jeta un coup d’œil plutôt approbateur vers le fier profil.
_ « Pas mal, Fersen…joli coup. »
Il ne répondit pas. Mais cette fois ne haussa pas les épaules.
 
Ils se glissèrent habilement vers la bâtisse à la suite des deux gardes, ces derniers si absorbés par leurs futures libations qu’ils ne refermèrent même pas la porte qui menait à l’office ; Oscar et Fersen n’eurent vraiment aucun mal à s’introduire dans les lieux, bientôt dans le hall de marbre sans avoir rencontré âme qui vive.
D’ailleurs ce Palais était comme mort, aucun bruit, aucun murmure n’en froissait le silence pesant. 
D’un commun accord ils délaissèrent les étages : comme la veille aucune lumière n’était visible de la façade, et l’intérieur était de même, appesanti d’une froideur de tombeau.
Difficile d’imaginer un bal en ces lieux lugubres que rien n’égayait, à par quelques superbes fresques Renaissance ornant les plafonds vertigineux et des statues antiques amoureusement nichées dans les renfoncements muraux.
Rien d’intéressant pour nos deux compagnons, qui privilégièrent bien vite les sous sols.
Et ils surent tacitement qu’ils avaient eu raison car en parcourant les couloirs voûtés un détail ne pouvait que sauter aux yeux. Aucune toile d’araignées ici.
Aucune poussières, aucune portes grinçantes quand il débouchèrent sur une enfilade de caves vides de toutes bouteilles comme il eut pourtant été d’usage pour une si fameuse demeure. Tout était parfaitement propre et entretenu.
Là encore la raison ne s’en fit pas attendre.
 
Bientôt des voix, des éclats de lumière incertaine se firent jour vers une des salles du fond. Une immensité de pierre où trônait une table ronde scandée par de hauts sièges, curieusement vides. Oscar et Fersen comprirent à la porte entrouverte adjacente qu’une assemblée ne tarderait plus à se réunir.
Un geste du Comte et le regard de la jeune fille engloba la fresque ornant l’un des murs.
Le Compas. Le Triangle. L’Equerre.
Les Symboles des Francs-Maçons.
Voilà pourquoi ce Palais ne s’animait jamais en apparence, comme les grandes loges maçonniques son activité était souterraine, secrète, devait bénéficier d’un réseau de labyrinthes méandrant sous la ville jusqu’à ses points névralgiques.
 
Le Comte et Oscar repérèrent les tentures pourpres occultant les parois de pierres, sur leur droite.
Les voix qui se précisèrent les y poussèrent.
Ainsi parfaitement invisibles mais observant par l’échancrure du tissu, les deux jeunes gens s’apprêtaient à assister à l’un des rites les plus redoutablement ésotériques de France :
La Grande Loge présidée par le Maître lui-même, Monsieur le Duc Philippe d’Orléans…

préc.           suiv.

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