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 rozam blog

Chapitre 13. Le rituel

30 Juin 2010 , Rédigé par rozam


La cachette n’était pas large, mais suffisante pour pouvoir englober à peu de chose près la salle entière.

Attentifs à masquer leur présence les deux jeunes gens observaient, attendant que la séance ne commence ce qui n’était plus qu’une question de minutes apparemment.
Les voix étaient indistinctes encore, semblaient attendre quelque chose ou quelqu’un.
L’arrivée du Grand-Maître, sans doute.
Profitant de cet instant d’inaction Oscar détailla plus avant les lieux. Des candélabres rivés aux murs de pierres distillaient une lumière hasardeuse et froide, sans âme, sensation renforcée par l’étrangeté de la table occupant le centre de la pièce. Elle était de bois noire, parfaitement lisse hormis un curieux symbole qui s’épanouissait en son milieu.
La jeune fille tendit le cou pour mieux voir et le Comte, percevant sa curiosité, commença une bien étonnante leçon.
 
_ « Regardez Jarjayes… » murmura t-il très bas, « le dessin que vous voyez là s’appelle un Pentagramme, l’étoile à cinq pointes connue universellement comme étant le signe Divin, représentant tout ce qui est pur et vertueux lorsqu’elle est représentée pointe en haut. Mais ici elle est inversée voyez-vous, incarnation du Bouc de Mendès, du Diable parmi les satanistes. C’est un symbole puissant, prisé en sorcellerie et en occultisme pour placer une cérémonie sous les protections démoniaques. Et regardez, regardez ce qui est tracé dans son cœur. »
Terriblement surprise par ces connaissances qui cadraient mal avec son habituelle attitude de séducteur dilettante, Oscar obtempéra, se mit devant le jeune homme pour mieux voir.
_ « Un…un œil, c’est ça ? Un œil ouvert. »
_ « Exactement. » confirma t-il. « C’est l’œil d’Horus ou celui de Shiva, son équivalent hindou. C’est l’Oeil qui Voit Tout, celui qui représente l’unité incluse dans la sorcellerie satanique, de l’hindouisme, du shintoïsme et beaucoup d’autres cultes tout aussi étranges. Là encore, un symbole de protection maléfique. »
Bizarre.
Non pas toute cette mise en scène, mais ses paroles. D’où pouvait-il savoir ça ? Elle essaya bien de s’en défendre, très fort même, mais ce qu’il révélait la fascina ; et peut-être, mais alors vraiment peut-être, un tout petit peu aussi à cause de cette voix qui lorsqu’elle murmurait se faisait aussi douce qu’un sombre velours, comme voilée, très légèrement rauque.
 
_ « Et ce symbole-ci, » poursuivit Oscar, tâchant de se secouer, « celui représenté au mur, juste au-dessus des symboles maçonniques. »
Mais quelle idiote.
Pourquoi poser pareille question, obligeant ce corps d’homme à se rapprocher du sien pour mieux voir ce qu’elle montrait.
_ « Ça ? C’est le Disque solaire ailé, emblème privilégié par les Francs-Maçons Rosicruciens. Ce symbole remonte à la magie de l’Egypte ancienne en fait, et fait référence à la trinité divine d’Orisus, d’Horus et d’Isis. La synthèse en est le dieu Rê, le dieu de soleil, d’où la représentation de l’astre solaire. Mais il a également une autre signification, bien plus intéressante… »
Il avait dit ces derniers mots comme pour lui-même, comme si tout ce qu’il voyait confortait des spéculations mûrement réfléchies, un aboutissement en quelque sorte.
Vraiment bizarre.
Quelque chose de trouble chez Fersen éclaboussa soudain la conscience de la jeune fille, une part d’ombre qui l’intrigua sans qu’elle puisse y trouver une explication claire et satisfaisante. Ou alors la tension des lieux jouait sur son imagination.
 
_ « Que voulez-vous dire Fersen, que représente t-il. »
Il soupira, et à sa grande confusion Oscar se rendit compte qu’il était bien plus proche encore qu’elle ne l’aurait cru comme témoigna ce souffle chaud dans sa chevelure.
_ « Et bien cela signifie tout simplement que si le disque ailé préside la séance, nous allons assister à la plus haute assemblée qui soit dans la hiérarchie des loges rosicruciennes : celle du degré ultime, le trente-troisième. Celle qui sert à introniser un hôte d’une très grande importance pour servir la Cause. »
_ « La Cause ? »
_ « Oui. C’est ainsi que l’on nomme l’idéologie Luciférienne, celle qui consiste à l’élaboration d’un ordre mondial capable de se substituer aux gouvernements établis. C’est la base même de la doctrine franc-maçonnique, d’une certaine caste dévoyée devrais-je dire : les Illuminatis. »
 
Stupéfaite Oscar se retourna, essaya tout du moins. Mais ils étaient définitivement si proches qu’elle se contenta de lui offrir son profil. De face, dieu sait sur quoi elle serait tombé.
_ « M…mais d’où connaissez-vous toutes ces choses, Fersen ! » bougonna t-elle pour masquer de désagréables sensations.
_ « Vous savez…on en apprend énormément auprès des grosses femmes d’auberge… »
Celle-là elle ne l’avait pas volé. Elle se souvint de leur discussion de la veille, de sa rage quand elle l’avait vu sourire en la regardant, à tel point qu’elle avait lancé la première vexation lui passant par la tête. Mais c’était sa faute aussi ! Avec toute la mauvaise foi dont sont parfois capables les filles d’Eve, la jeune fille rejeta en bloc le fait qu’elle avait peut-être mal jugé ce curieux personnage. Pléonasme, car il semblait aux antipodes de ce qu’il paraissait habituellement. Un peu perdue, elle en était là de ses interrogations lorsqu’elle sentit brusquement l’étreinte puissante de ses mains sur chacune de ses épaules. Et sa voix, tout contre son oreille.
 
_ « Oscar… »
 
La première fois. La première qu’il usait de ce nom rendu plus intime encore par l’haleine tiède caressant furtivement sa peau. La jeune fille se raidit, en alerte sous ce murmure étonnamment pressant, presque…protecteur.
_ « Oscar , je me dois de vous avertir : vous allez assister à quelque chose qui risque de vous…choquer. »
_ « P…pardon ?! »
_ « Le rituel qui va suivre est d’une nature un peu particulière. Il est la parfaite illustration de ce qui est exalté par l’emblème que vous voyez au mur. »
La respiration tout aussi confuse que son esprit, elle détailla de nouveaux les symboles maçonniques.
_ « Mais de quoi parlez-vous bon sang ! » voulut-elle protester, déroutée par la gravité, la force nouvelle émanant de ses manières. Cette sollicitude aussi, qui la déstabilisait plus que tout. « Je connais ces symboles Fersen ! Le compas, l’équerre et le triangle sont l’apanage de la connaissance ésotérique, le savoir occulte ! »
 
La chaude pression se desserra, glissa vers ses deux bras pour l’étreindre à nouveau, plus doucement.
_ « Non Oscar. Enfin si, vous avez raison sur un certain point. La signification en est certes ésotérique mais…c’est une allégorie. Il en est ainsi d’à peu près tout les caractères kabbalistiques. Car il y a une autre signification concernant le compas et l’équerre, connue des seuls initiés. »
Que voulait dire ses paroles…Initié ? Mais alors… pour connaître si parfaitement chaque élément de cette curieuse mise en scène cela revenait à dire qu’il était lui aussi…non, ce n’était pas possible…
_ « Et cette signification est… »
Elle le sentit hésiter. Devinant qu’il devait scruter le vague profil offert elle détourna son visage, un sentiment de gêne dans le cœur.
_ « Voilà : en vérité le compas et l’équerre sont des références occultes aux organes reproductifs mâles et femelles, en d’autres termes l’homme et la femme engagés dans un…rapport charnel. »
 
Il fut heureux que la pièce fut vide encore, car le bref sursaut du rideau pourpre aurait tout autant révélé le trouble de la jeune fille que leur présence.
_ « Quoi ?! Vous…vous voulez dire qu’ils vont… » dévida précipitamment Oscar en tâchant tant bien que mal de reprendre la maîtrise de ses sens pour paraître aussi masculine qu’à l’accoutumée, du moins selon ses critères.
_ « Et ce n’est pas tout Oscar. » enchaîna t-il, accentuant soudain la pression sur ses bras pour la calmer semblait-il mais aussi raffermir son autorité sur elle. Les voix s’approchaient, et il poursuivit précipitamment. « Quoique vous voyiez souvenez-vous d’une chose : ce rituel a une valeur symbolique lui aussi, alors efforcez-vous de ne pas vous laisser envahir par la seule vision choquante de la scène. Car je ne vous ai pas tout dit : la… »
 
Un à un, les acteurs de cette étrange représentation entrèrent lentement, tous masqués et vêtus pareillement de long vêtements noirs.
Uniquement des hommes.
Douze en tout qui prirent place en silence mais restèrent debout, attendant que le Treizième ne vienne les rejoindre. Comme mus par quelque signe invisible ils s’assirent enfin avec un parfait ensemble, au moment même où le Grand-Maître s’avança pour venir se placer face au dernier siège, à la pointe du Pentagramme.
 
_ « Frères Illuminatis, que Satan notre Maître nous guide et nous inspire en cette heure.  »
Le Duc Philippe d’Orléans parlait d’une voix lente, traînant chaque syllabe comme une psalmodie. Puis il s’assit à son tour, regarda en un mouvement circulaire les convives de ce festin d’ombres avant de reprendre la parole.
_ « Frères, vous connaissez les raisons de cette assemblée. Nous accueillons ce soir en notre sein un nouvel Argenturs, qui va peser je l’espère hautement dans l’une des plus brillantes entreprises que mène notre Cause contre le régime en place. Frères, l’issue est proche ! Nos autres Frères Illuminatis infiltrés en Europe n’attende qu’un geste pour déclancher l’offensive et provoquer le Cataclysme final, réjouissons nous ! Grâce à l’arrivée de celui qui nous rejoins en cette heure, la réussite est désormais imminente. Faites entrer l’Apprenti et que s’achève ainsi son initiation. »
 
Oscar n’osait plus respirer. Un ordre mondial…des frères satanistes disséminés parmi toutes les Cours européennes…et celui qui se tenait si proche, bien trop proche d’elle qui était-il vraiment…La tête lui tournait un peu à vrai dire, face à ce qu’elle découvrait et allait encore découvrir. Car l’instant décrit par Fersen approchait, une sourde angoisse asséchant sa gorge tant elle était concentrée à ne montrer aucun signe de faiblesse. Mais il y avait ses mains, sur elle. Ce souffle, très calme quand à lui et qui d’une certaine manière la sécurisait. A vrai dire il embrasait sa chevelure à chaque expiration, et elle n’aurait eu qu’à se laisser aller un peu, juste d’un mouvement infime pour se retrouver appuyée contre l’épaule devinée.
Cette frontière ténue la troubla.
Elle tendit son corps, serra ses mâchoires à les briser.
 
Un homme entrait, attira les regards malgré tout furieusement curieux de la jeune fille. Contrairement à ses compagnons il était entièrement vêtu de rouge masquant de flots de velours sanglants sa silhouette épaisse.
Le loup occultait également de parfaite manière son visage et pourtant une drôle de sensation envahit Oscar à cette seconde, à la vue des cheveux blancs de l’inconnu. Les lumières dansantes des bougies n’étaient pas précises hélas, et elle dut se contenter d’une impression fugace de déjà vu. 
Une ombre noire à sa suite, qui déposa une sorte de marchepied devant la table puis s’effaça en silence.
Ce silence qui était devenu impressionnant, vivant, où l’air épaissi de plus en plus malsain exaltait le mutisme de ces hommes immobiles.
 
A présent la silhouette rouge sang faisait face au Grand-Maître, et ce dernier toujours debout clama haut et fort :
_ « Frère Apprenti, tu as franchi avec succès les degrés initiatiques te menant à la récompense ultime : devenir Argenturs, soldat de Satan au service de Sa Très Haute Cause. Ici s’achève ton parcours. Approche ! Et reçois l’adoubement de tes Frères Illuminatis. »
Deux des convives se levèrent pour venir aux côtés de l’inconnu et lui retirer son vêtement.
Avec dégoût Oscar contempla la nudité flasque qui émergea, profondément dérangée par la laideur des chairs molles de cet homme d’une soixantaine d’années. Elle n’en laissa rien paraître, ne fit aucun mouvement qui trahit son malaise mais tout au fond de son ventre naquit une répulsion sur ce qu’elle devina de la suite donnée au rituel. 
Et elle fut presque…reconnaissante. Envers les mises en garde du Comte qui lui avait permis de se préparer mentalement, cette tranquillité qu’elle sentait contre elle et sur quoi elle tentait de calquer la sienne. Mais malgré tout ses efforts, elle avait du mal à ne pas sentir monter comme un haut-le-coeur. Elle sentait son impassibilité s’effriter au fil des minutes, sans se douter évidemment qu’elle allait voler en éclat face à ce qui se préparait.
Car ce fut pire encore que ce qu’elle imagina.
 
Tandis que l’homme s’était allongé sur la table, au centre même du Pentagramme, la porte s’ouvrit pour livrer passage à une frêle silhouette, toute menue et encapuchonnée dans son vêtement noir. Marchant sans escorte, venant sans l’ombre d’une hésitation jusqu’à la table et se fixant pour être dépouillée à son tour.
Et lorsque le tissu fut enlevé par les deux hommes qui regagnèrent ensuite leur place, lorsque se révéla brutalement la nature de celle qui s’offrait au rituel, le corps d’Oscar ne put empêcher une décharge odieuse lui vriller l’estomac et la faire se raidir davantage.
 
Une enfant.
Aux courbes inachevées à peine sorties de l’adolescence, entièrement imberbe de la tête au pied qui renforçait l’androgynie de cet être de manière presque insoutenable, quoique fascinante.
Si le rideau pourpre ne bougea pas cette fois, si Oscar parvint tant bien que mal à se contrôler, ce ne fut pas grâce à sa force de caractère.
 
Seulement grâce à l’étau qui broya chacun de ses bras, à la chaleur un peu douloureuse qui pénétra ainsi peu à peu l’épaisseur de son manteau pour se diffuser légèrement dans son être et lui apporter un peu de calme.
Car la jeune fille s’ingénia certes à garder le regard bien fixe, froid, distant lorsque la petite grimpa sur la table pour se percher et chevaucher le bassin de ce vieillard, au bout de quelques minutes elle ne lutta plus pour laisser monter la répulsion face à l’indécence du tableau.
Elle ne supporta que peu de temps la vue de ces jeunes reins se creusant, avec lenteur au début en un va-et-vient hypnotique, puis plus vite, suscitant très vite les halètements de l’homme. Quand les mains fripées agrippèrent les chairs tendres et blanches pour les malaxer de manière obscène, effrénée, affreusement excitée, Oscar ferma les yeux.
Très fort.
Comme un désir absurde de vouloir s’échapper de cette réalité révoltante, pour que n’existe plus cet acte odieux entre une enfant à peine pubère et cette masse adipeuse tressautant à chaque impulsion jouissive. Et tout ces hommes, admirant silencieusement la laideur du spectacle…
 
Et il y eu les bruits, qu’à travers ses paupières closes elle entendit de manière plus assourdissante encore, ces râles lamentables de vieil homme, la jeunesse insoutenable de l’autre voix.
Tans pis, elle n’en pouvait plus supporter davantage. Elle franchi cette frontière à laquelle elle s’était promise de résister.
Elle délaissa l’interstice de ce rideau de toute façon inutile, et laissa aller son corps. Volontairement.
Contre lui. Pour y trouver non plus la laideur que son imagination recréait à n’en plus finir, mais pour retrouver la beauté. Celle entraperçut dans une grange au petit matin, celle d’un corps qui n’avait rien de flasque et d’odieux, qui n’était que puissance et harmonie, charme.
La tête à l’envers elle s’appuya contre le jeune homme, offrit sans réserve son profil pour le poser sur ce qu’elle trouva, et peu importe que ce fut des lèvres très douces contre sa tempes. Elle voulait simplement que cesse ces gémissements, qui dans ces circonstance n’avaient rien de plaisir mais tout de la souffrance.
Et peu importe, peu importe aussi qu’il perçut les tremblements de dégoût qui l’agitaient, qu’il sache que malgré son courage d’homme elle restait femme. Peu importe. Mais que s’arrêtent ces cris.
Ce viol, même consenti.
 
Et tout s’apaisa. Non pas dans cette pièce où les cris redoublaient mais en elle-même, dans son être et dans son cœur. Comme par magie. Non…Rien ne magique, rien de kabbalistique cette fois. Seulement la douce réalité d’une caresse sur sa peau, qui se perdit dans sa chevelure pour venir se perdre au creux de son oreille et y verser tendrement :
_ « Ça va aller, Jarjayes…calmez-vous… »
Ces mots tout simples qui allumèrent le frisson inconnu à l’intérieur même de sa féminité, ce remugle trouble, vaguement indécent mais délicieux, qui fit naître une petite particule de sueur aussitôt évanouie dans le creux de ses reins. Si bon…Si fort surtout quand le souffle chaud se déplaça contre sa joue, vint s’épanouir encore plus tendrement pour s’immobiliser et rester là, n’osant plus bouger. Elle non plus, juste bouleversée, chavirée par le contact de cette bouche close. Elle non plus ne bougea pas.
Juste au début.
Car ce mouvement infime fut peut-être inconscient mais il fut le sien, bougeant son visage pour chercher cette douceur, faire glisser sa joue pour deviner ce souffle, le sentir si proche de la commissure de ses propres lèvres et p…
 
_ « Frères ! Le rituel est accompli, que désormais notre Frère Argenturs accomplisse les œuvres qui lui seront désignées sous le regard de Satan ! »
 
D’un discret sursaut Oscar rouvrit les yeux, une vue impérissable sur de jolis poils de nez achevant de la ramener sur terre. Bon Dieu ! Mais qu’avait-elle fait ! Se laisser bêtement aller à je ne sais quel sentimentalisme béat, croire à je ne sais qu’elle mise en scène alors qu’en vérité ils étaient là tous les deux, empêtrés dans leurs vêtements et occupés dans ce renfoncement improbable à transpirer comme des veaux ! Bon Dieu de foutre, mais elle était folle !!
Détournant précipitamment tout ce qu’elle put de lui, la jeune fille se raidit sauvagement et concentra ses attentions sur la salle qui se vidait de ses sinistres participants. Hormis deux personnes.
 
Déversent toujours quelques tonnes de jurons intérieurs par-dessus sa stupidité, la jeune fille reprit son poste d’observation, capta les deux silhouettes en ce concentrant sur celle revêtue de rouge. Le Grand-Maître et cette dernière se tenaient côte à côte à présent, attendant que la dernière des ombres noires fût sortie. Puis avec un grand sourire, interpella ce nouveau soldat enrôlé parmi ses rangs sataniques.
_ « Et bien mon cher, vous avez brillamment passé cette ultime épreuve, comme à votre habitude ! » ricana Philippe d’Orléans en retirant son masque. L’autre l’imita, rit de déplaisante manière en découvrant lui aussi son visage.
_ « Certes, mon cher Duc, certes. Je brûle même de recommencer très prochainement pour tout vous dire… »
 
Le dégoût éprouvé un peu plus tôt ne fut rien comparé à la violence de la surprise qu’éprouva Oscar en découvrant l’identité du nouvel Argenturs. Voilà pourquoi cette silhouette lui était familière !
Car celui qui se tenait devant eux n’était autre que le Premier Ministre du Roi Louis XV, Monsieur le Chancelier Maupeou, celui-là même ayant mandaté Oscar pour protéger la vie de son souverain.
Et qui souriait aujourd’hui de contentement d’avoir pactisé avec le Diable.

préc.         suiv.

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