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 rozam blog

Chapitre 9. La virilité d'Oscar

30 Juin 2010 , Rédigé par rozam



Observez des choses intéressantes, avait-il dit…

Ah bon sang, pour ça elles le furent ! A la grande fureur d’Oscar, toutes les hypothèses de Fersen se vérifièrent : dès le lendemain, le Duc Philippe d’Orléans quittait le Palais-Royal pour son fief orléanais avec une fébrilité s’accommodant mal de bonne conscience, traînant de surcroît dans son sillage un sinistre individu du nom de Rochemont, bien connu des services de Police.
L’audace du Comte avait donc porté ses fruits, au-delà même de toutes espérances : que leur principal suspect se sauvât ainsi était déjà une victoire, mais de le voir soudain en cheville avec un criminel notoire en était une deuxième, et plus éclatante encore.
 
Car Rochemont était une fripouille de la pire espèce. Vols, meurtres, prostitution, pas un domaine de la crapulerie où il ne s’était illustré de la plus violente des manières. Et qu’est-ce qu’un tel personnage pouvait bien faire aux côtés du plus fervent opposant à la royauté, si ce n’était l’aider à préparer une action sanglante?
Ce n’était que présomptions bien sûr, mais si fortes que le Duc de Broglie ne put que féliciter chaleureusement Fersen pour son trait de génie. D’où la fureur d’Oscar.
 
Oh, pas à cause des lauriers obtenus par le jeune homme, non ; mais pour une raison infiniment plus terrible, abominable, monstrueuse : la traque continuait.
Elle continuait ! Cette collaboration détestable continuait ! La jeune fille, qui avait cru être rapidement débarrassée de l’odieuse présence, se voyait au contraire assignée à l’accompagner à Orléans, et faire tout ce qui était possible pour l’aider à réunir enfin des preuves tangibles.
Bon Dieu ! Et la preuve tangible de vouloir l’étrangler, n’était-ce déjà pas suffisent ?
 
Marchant dans sa chambre tel un fauve en cage Oscar passait et repassait à l’infini les évènements de la veille, essayant de comprendre pourquoi cet homme créait chez elle une telle aversion, ce besoin viscéral de lui sauter à la gorge. En vérité elle le détestait avec une violence jusque là inconnue, si puissante…
Elle y avait pensé toute la nuit, incapable de trouver le sommeil mais à présent que les premières lueurs de l’aube pointaient, un embryon d’explication s’était enfin dessiné.
Tout comme André, Fersen était un homme, un vrai. Dont l’indiscutable virilité lui conférait cette superbe assurance sans même qu’il en fut conscient.
Et là était le problème !
Oscar ne digérait décidément pas les épithètes dont il l’avait affublée hier, ni celles de l’aubergiste et de Philippe d’Orléans d’ailleurs. « Petit Monsieur », « demi-portion », « petit laquais »…mais bon sang de foutre, pourquoi toujours ce mot « petit » collé à ses semelles ? Pourquoi sa virilité à elle ne sautait donc pas aux visages de chacun de manière foudroyante ?
Il devait bien y avoir un moyen tout de même, un moyen de prouver à la face du monde qu’elle aussi était un homme !
Au seuil de partir pour Orléans il fallait qu’elle trouve une solution, ce petit quelque chose en plus qui lui permettrait enfin de pouvoir à son tour mépriser le Comte de toute sa mâle fierté.
Et pour ça, il n’y avait qu’une personne qui pouvait l’y aider .
 
Alors que le coq dévidait son premier chant matinal, Oscar se rua dans les couloirs pour se rendre vers la chambre de son fidèle compagnon d’arme, en ouvrit sans sommation le battant à toute volée pour se catapulter au beau milieu de la pièce et lancer un tonitruant:
 
_ « ANDRE !! Fais de moi un homme !!! ».
 
Evidemment une phrase pareille hurlée dès l’aube par une jeune fille de dix-huit printemps avait déjà de quoi vous en traumatiser plus d’un, mais quand en plus vous êtes occupé à vous raser en étant totalement nu, la chose prend soudain de ces dimensions que cataclysmes et autres raz-de-marée vous apparaissent brusquement comme être du pipi de chat.
 
Evitant de justesse de transformer la pièce en abattoir par un découpage intempestif de carotide, André lâcha son rasoir et sauta avec beaucoup d’héroïsme sur la minuscule serviette qui se trouvait là, la pauvre bientôt malmenée en tout sens pour cacher l’essentiel.
Mais il est bien connu que l’homme est un être tridimensionnel, et que si il y a effectivement beaucoup à cacher côté face il n’en est pas moins vrai que des paysages forts intéressants se trouvent également de l’autre côté de la montagne.
Hélas, malgré tous les courages du jeune homme à vouloir étirer l’impossible, la face nord se vit bientôt exposée à tous vents ou, pour parler en termes nettement moins techniques, André dut se résoudre à rester cul nu.
Restait le dernier bastion que tout mâle, à un moment de sa vie, se doit d’investir quand il n’y a plus aucun espoir à l’horizon : le mur, que le jeune homme tenta d’atteindre le plus dignement possible par quelques pas chassés et qu’il entreprit de raser au gré des allées et venues furieux de son amie.
_ « Bon Dieu, Oscar !!! Mais tu ne peux pas frapper avant d’entrer, non ?!? »
 
Indifférente au drame existentiel et aux courants d’air meurtrissant l’orgueil et le postérieur de son compagnon, Oscar avait en effet reprit sa marche conquérante, mains derrière le dos tel un général en campagne. La personnalité de la jeune fille pouvait être singulière parfois ; hier toute pleine de confusion à la vue d’étrangers langoureusement enlacés mais pourtant décemment vêtus, aujourd’hui parfaitement insensible à la superbe nudité de fesses très appétissantes, simplement contrariée que la réponse à sa question ne vienne pas plus vite.
 
_ « Et alors, ce que je te demande n’est pas compliqué tout de même ! » jeta t-elle, agitée, « je veux juste connaître ce qui fait de toi un homme !!! »
_ « HEIN ?!? » sursauta André au point qu’il faillit tout lâcher. Oscar avait l’art de lancer de ces énormités, parfois !!!
 
Totalement inconsciente du double sens de sa phrase elle le regarda, furieuse, sans deviner évidemment pourquoi il avait cette tête d’ahuri.
_ « Quel mot n’as-tu pas compris, bon sang ! Je veux savoir pourquoi vous êtes si sûrs de vous, vous autres! Comprendre ce qui vous rend si arrogants, si fiers de votre petite personne ! Réponds !»
André respira, soulagé. Il avait cru une seconde qu’elle voulait connaître les mystère dissimulés sous les serviettes, et cette perspective avait eu de quoi lui glacer le sang. Bah...peut-être pas après tout…mais le jeune homme chassa aussitôt cette idée confuse. Il fit face ( et pour cause ! ), pas vraiment d’excellente humeur.
 
_ « Tu peux me dire quelle est cette nouvelle manie que tu as de poser des questions idiotes sur des sujets pareils ! Et quand tu dis « vous autres », je suppose que tu veux parler des hommes, c’est ça ? »
_ « Bien sûr, tu pensais à quoi !! Aux poules ? » rugit Oscar. « Tu es un homme, non ? Alors dis moi pourquoi moi, je n’en suis pas un ! »
_ « T…tu veux…QUOI ?!?» s’étouffa André à l’idée de devoir reprendre à zéro les principes de base et expliquer à la jeune fille comment reconnaître un poney garçon d’un poney fille rien qu’en lui soulevant la queue.
Il se jaugèrent, dans la plus parfaite incompréhension de ce que l’un voulait de l’autre.
 
_ « J’en étais sûre,» explosa finalement la jeune fille, « tu es incapable de me fournir une réponse claire, n’est-ce pas !! »
Elle le considéra un instant, le regard houleux. Puis, observant enfin chez lui un détail marquant elle haussa les épaules et tourna les talons. «Bon…comme d’habitude il va falloir que je me débrouille seule…»,mâcha t-elle entre ses dents.
Elle était en colère, c’est vrai, mais au fond elle avait obtenu les réponses qu’elle désirait.
Elle savait désormais ce qui pourrait lui assurer une revanche éclatante auprès de Fersen.
 
Sa bonne humeur retrouvée Oscar partit faire ses bagages rapidement, n’emportant que le strict nécessaire à savoir un simple paquetage qui tenait aisément dans ses sacoches de cuir arrimées sur les flancs de son cheval. C’était étrange mais ce matin tout lui semblait radieux, plaisant, et elle renifla l’air frai de cette aube pâle de février avec beaucoup d’appétit, comme si réellement le monde entier tenait dans sa paume.
Et pour cause.
L’Arme Absolue était sienne à présent. Celle qui l’a rendait homme, dans les moindre parcelles de son être.
Comme c’était simple.
La jeune fille n’en revenait pas. Si simple…Une petite visite dans la chambre de Grand-Mère et le tour avait été joué. Oui, si ridiculement simple…
 
Ainsi qu’il en avait été convenu elle retrouva le Comte près des casernements militaires du Château de Versailles, et l’accueillit d’un retentissant « bonjour mon cher Fersen ! » onctueux d’amabilité suave.
Le choc émotionnel dut être intense car le Comte ne répondit pas, considérant au contraire cette soudaine joyeuse humeur avec une énorme méfiance, un rien d’inquiétude, et beaucoup de doute quand à savoir si il avait affaire à la même personne que la veille. 
Se retenant de demander si il était cousin avec l’irascible Capitaine de Jarjayes, Fersen prit le partit de se taire et se contenta d’observer ce phénomène avec les curiosités d’un entomologiste étudiant les mœurs de l’insecte bousier.
Leur voyage dura deux jours, sans incident majeur, les deux jeunes gens arrivant à Orléans peu avant la nuit.
Ils choisirent une petite auberge dans un quartier populaire assez bien fréquenté, où leurs fausses identités ne pouvaient avoir de chance de soulever les soupçons.
 
Car plus question de coups d’éclats. A présent ils devaient passer totalement inaperçu pour avoir une chance de piéger le Duc, Oscar ayant d’ailleurs abandonné son uniforme au profit d’un costume civil.
Ils voyageaient donc comme de simples étudiants venu étudier les merveilles architecturales, ainsi qu’il était d’usage de le faire lorsqu’on est un jeune aristocrate né sous le siècle des Lumières.
Pour donner le change, Oscar ne manqua pas de se renseigner auprès de la petite serveuse sur les quelques basiliques intéressantes à visiter.
Lorsque cette dernière se fut éloignée pour les laisser manger tranquillement, Oscar ne put s’empêcher de considérer son vis-à-vis d’un œil pétillant de malice.
_ « Eh bien mon cher Fersen, seriez-vous donc malade ? » commença t-elle, affichant toujours son inaltérable bonne humeur.
 
L’interpellé ne répondit pas tout de suite, mâchant lentement un ragoût à peu près acceptable.
_ « C’est bizarre, mais je me posais exactement la même question vous concernant. » marmonna t-il, suspicieux.
Elle rit brièvement, vida d’un trait la piquette qualifiée de « vin de pays » par l’aubergiste.
_ « Et pourquoi le serais-je ! Je me sens parfaitement bien, au contraire ! »
_ « C’est bien ce que je disais… » confirma le jeune homme. « Vous savez Jarjayes, il y a sur cette Terre des choses infiniment effrayantes, et je peux vous assurer que votre bonne humeur en fait partie. »
_ « Oh non, Fersen ! » rit de nouveau Oscar, « vos sarcasmes ne m’atteindront pas aujourd’hui ! Vous, par contre vous m’inquiétez, mon cher. »
Assis un peu en retrait, ils avaient gardés tous deux leurs larges capes et leurs chapeaux pour manger sans attirer les regards, et Fersen relava un peu son visage pour laisser sourdre la lumière grise de ses yeux par-dessous son couvre-chef.
_ « De quoi parlez-vous… » dit-il, guère de bonne humeur à la vue du fin sourire de la jeune fille.
_ « Et bien…je m’étonnais, c’est tout : figurez-vous que je n’ai encore eu droit à aucun commentaire de votre part concernant les filles de l’auberge ! D’habitude, à ce stade-ci du repas vous avez déjà venté « leurs  yeux étoilés », « leur âme charmante », sans parler évidemment de leurs poitrines palpitantes et appétissantes comme des jambonneaux ! Aussi permettez-moi de m’inquiéter… »
Fersen reposa ses couverts.
_ « Mais je peux savoir ce qui vous prend, à la fin ! »
_ « Pourquoi… » demanda Oscar l’air faussement angélique, « la référence au jambonneau vous déplaît ? Ah oui…cela n’est pas assez « élégant » pour vous, bien sûr ! Alors disons « leurs seins aussi jolis que des petits pâtés en croûte » si vous préférez… »
_ « Mais qu’est-ce que vous avez ce soir, à m’asticoter comme le ferait une guêpe autour d’un morceau de viande! » protesta t-il tout bas, mâchoires serrées et regard assombri. « Vous êtes ivre ? »
La jeune fille leva des yeux apitoyés.
_ « Et voilà… » soupira t-elle. « J’applique les instructions du Duc de Broglie en étant aimable avec vous, et vous n’êtes pas content…Vous êtes vraiment décourageant, vous savez… »
Et le repas continua ainsi, Oscar faisant assaut de moqueries à n’en plus finir. Elle était véritablement déchaînée, se permettant même de faire un brin de cour à la petite serveuse comme elle avait vu procéder Fersen. Aussi, lorsque la petite leur apprit qu’il n’y avait plus une seule chambre pour ce soir, la bonne humeur d’Oscar se s’en trouva que bizarrement amplifiée.
 
_ « Aaaah…c’est parfait ! » exhala la jeune fille quand ils eurent fini, étendant un instant ses longues jambes pour digérer à son aise. « N’est-ce pas votre avis ? »
_ « Vous parlez du fait que nous devions payer un coin d’écurie au prix de draps de soie, je suppose ? » persifla le Comte.
_ « Oh, je vous en prie Fersen , » et elle secoua la tête. « Vous l’avez entendu, ce n’est que pour une nuit. Demain plusieurs chambres vont se libérer et vous retrouverez enfin le confort d’un lit douillet convenant mieux à votre royale délicatesse. Mon Dieu, on voit bien que vous n’avez pas l’habitude de la vie militaire, vous. »
_ « Mais oui, bien sûr ! J’oubliais que vous dormiez dans les faussés et savez survivre en milieu hostile armé d’un simple cure-dent ! »
Oscar bailla, s’étira.
_ « Fersen, elle est très drôle celle-ci… » dit-elle aimablement. « Pensez à me la rappeler demain pour en rire et me rouler sous les tables, mais pour le moment je suis mort de fatigue. Alors vous je ne sais pas, mais moi je vais me coucher. »
 
En vérité, Oscar jubilait intérieurement. L’heure approchait d’utiliser l’Arme Absolue…
Elle avait attendu ce moment depuis leur départ en fait, l’occasion ne s’en étant pas encore présentée.
Mais à présent, elle sentait une joie sauvage couler dans ses veines.
Ils rejoignirent donc les écuries, déposèrent leurs paquetages près des tas de foin. Grâce au chevaux la température était nettement plus agréable qu’au dehors où il gelait à pierre fendre.
Evidemment l’odeur était un peu pénible mais comme l’avait dit la jeune fille, ce n’était que pour une nuit.
Il s s’installèrent, étendirent leurs couvertures sur la paille mais gardèrent leurs manteaux.
Tout du moins Fersen, car Oscar quitta brièvement cape et veste pour se nettoyer un peu le visage et les mains à l’aide du broc d’eau chaude dont ils s’étaient munis.
 
Au fil des minutes cependant, les ablutions s’éternisèrent.
Puis Oscar entreprit d’aller et venir, pour un rien, dans le seul but d’attirer l’attention du Comte.
Ce dernier mis du temps avant de remarquer la manœuvre, occupé qu’il était à préparer sa couche de la manière la moins inconfortable possible.
Il se retourna finalement, agacé.
_ « Mais bon sang, Jarjayes ! Je peux savoir ce que vous trafiquez encore ? Vous rendez les chevaux nerveux avec vos petites séances déambulatoires et j… »
Le reste mourut sur ses lèvres tandis que ses yeux s’écarquillaient démesurément.
 
Là, devant lui, Oscar et sa frêle silhouette allaient et venaient dotées de la plus monstrueuse virilité qu’ait jamais connue l’Humanité, oscillant péniblement entre l’obus et la testicule d’éléphant en plein rut.
 
Deux jours auparavant, en remarquant une curieuse protubérance qui soulevait la serviette d’André, la jeune fille avait enfin compris : voilà donc ce qui les rendait si fiers, ces hommes !
Cette chose, symbole de leur appartenance au sexe fort, qui leur permettait de se croire intouchables, si infatués de leur propre puissance !! Ce n’était donc que cela ? Et bien qu’à cela ne tienne, elle aussi aurait enfin ces attributs qui montreraient toute l’étendue de sa masculinité ! 
Et la jeune fille n’avait pas fait dans la dentelle, comme à son habitude.
Voulant prendre une revanche envers Dame Nature qui l’avait si cruellement dépourvue, elle avait choisi dans les tiroir de Grand-Mère le bas de laine le plus énorme qu’elle pût trouver, et en avait rajouté un deuxième pour faire bonne mesure..
Les tirebouchonnant tant et plus elle avait fourré le tout dans son caleçon, et pavanait aujourd’hui avec les fierté d’une poule ayant pondu l’Oeuf du Siècle…
 
Inconsciente de l’aberration qu’elle avait entre les jambes, elle jeta un regard éminemment satisfait à un Fersen aux yeux exorbités, prenant son épouvante pour de l’admiration.
_ « Et bien mon cher, je vous souhaite une bonne nuit ! J’espère que vous n’avez pas d’insomnies, au moins ? Pour ma part j’ai un sommeil d’ange mais…que voulez-vous, la Nature se montre parfois plus généreuse envers certains, n’est-ce pas ! » dit-elle pour faire subtilement allusion à l’énormité dont elle s’était dotée.
 
Hélas, innocence des jeunes esprits…
Dans sa candeur, la jeune fille avait simplement oublié un petit détail : le bas de laine peut parfois se montrer redoutablement traître envers son propriétaire, c’est d’ailleurs ce qui le différencie essentiellement d’un chien ou d’un chat dont la fidélité n’est plus à prouver. Le bas est un être autonome, surtout exposé dans un caleçon, et sa vengeance sait se faire terrible quand il est ainsi détourné de son utilisation première.
 
Oscar n’allait pas tarder à s’en rendre compte, et de la plus ridicule des façons…

préc.         suiv.



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