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 rozam blog

Chapitre 16. Jeu...de séduction

30 Juin 2010 , Rédigé par rozam

 

 

_ « Alors de deux choses l’une Fersen : ou bien vous arrêtez de me dévisager avec ce sourire imbécile, ou bien vous me lancez vos sarcasmes habituels, que nous soyons enfin débarrassés une bonne fois pour toute !» clama impétueusement Oscar. « Mais je vous préviens : ne croyez pas m’atteindre avec vos moqueries. Je vous l’ai dit, je sais pertinemment que je suis ridicule déguisée de la sorte ! Alors inutile d’user votre salive pour me dire ce que je sais déjà ! »


La lutte promettait d’être rude…
Plantée sur la terrasse elle le défiait littéralement de son regard assombri d’hostilité, qui n’était que l’expression d’un profond malaise intérieur, devina t-il. Il voyait bien qu’elle n’avait plus ses repères habituels, cette force qu’elle tirait du costume masculin la protégeant de beaucoup plus de choses qu’elle ne voulait se l’avouer.
Et ne savait combien elle était touchante ainsi, fleur fragile hérissée d’épines pour mieux rejeter la claire admiration de ces prunelles qui se posait sur elle. 
Le Comte accentua son sourire « imbécile », en fait le plus séduisant qui se puisse imaginer.
_ « Eh bien… » commença t-il d’une voix très douce, « je vais certainement vous décevoir, mais je n’ai aucun sarcasme en réserve ! Pour tout vous dire, j’étais simplement en train de songer que c’était la première fois que je vous voyais…sous votre aspect véritable. »
Oscar ouvrit la bouche…et ne répondit rien. Pas de réplique acerbe cette fois, juste un mouvement de son visage pour détourner son teint très légèrement avivé de gêne. 
_ « La première fois et la dernière fois, je vous le garantie. » dit-elle avec amertume en reportant ses yeux sur la salle. « Jamais je ne comprendrais comment les femmes peuvent supporter pareil carcan. Maudit corset…c’est pire qu’une armure moyenâgeuse ! »
_ « Mais nettement plus seyant, je vous assure. »
 
Elle lui jeta un bref coup d’œil rébarbatif.
_ « C’est surtout stupide ! Risquer l’apoplexie pourquoi, je vous le demande… »
Il devina qu’elle ne demandait rien du tout mais passa outre.
_ « Pour mettre en valeur ce que la Nature a octroyé de plus gracieux et de plus attrayant chez la femme, sans doute. »
Oscar eut un petit rire méprisant.
_ « Et dans quel but ? Pour paraître aussi irrésistible qu’un gigot ? Permettez-moi d’en douter ! D’ailleurs je trouve cela barbare d’imposer ce calvaire aux femmes, je suis même sûre que c’est un homme qui n’a pu qu’imaginer un tel outil de torture, et cela dans le seul but de flatter la vanité masculine pour exhiber leurs épouses et maîtresses tel des trophées de chasse !»
Il rit à son tour, mais de manière très gaie car il savait qu’elle ne parlait ainsi que pour le provoquer.
 
_ « Ma chère, votre vision de l’humanité est singulièrement réductrice, et quelque peu primaire, avouez-le !  Même si vous vous y refusez pour le moment, vous serez tout de même obligée de convenir que tout les hommes ne sont pas les tortionnaires que vous vous plaisez à décrire, ni les femmes ces pauvres créatures soumises ! Sachez qu’il n’est pas nécessairement méprisable de paraître à son avantage aux yeux de la gent masculine, et qu’il peut y avoir de bien doux attraits pour une jeune fille d’être admirée pour sa beauté… »
Il avait accompagné ses dernières paroles d’un regard appuyé et charmeur sur sa silhouette mais elle ne le vit pas, se contenta d’étirer ses jolies lèvres d’un sourire sarcastique.
_ « J’ignorais le fait que vous aviez été jeune fille Fersen, pour si bien connaître leurs désirs secrets ! »
_ « Mmm…pas récemment, effectivement » sourit-il, profondément amusé par cette joute verbale, « mais le fait est qu’une jeune fille aimant se présenter sous son meilleur jour, ne peut être gratifiée de « pimbêche » comme vous le définissiez tout à l’heure si empiriquement ! Et la torture d’une jolie toilette consentie avec la plus grande des joies si elle attire l’admiration de tous, ou le bon plaisir d’un mari. »
 
Il vit sa mine s’assombrir, ne semblant pas goûter la tournure de cette conversation. Elle poursuivit, méprisante, voulant signifier clairement que le sujet était clos.
_ « Ha ! Voilà bien en tout cas les deux seules choses qui ne feront jamais partie de mon existence : me soumettre aux quatre volontés d’un mari, et être admirée pour le raffinement de ma tenue ! »
Le sourire du Comte s’intensifia. Voilà l’occasion qu’il attendait.
_ « Evidemment, je ne saurais me prononcer en ce qui concerne la première affirmation. Quand à la deuxième…je crains fort que vous vous trompiez. Au cas où vous ne l’auriez pas encore remarqué Oscar, c’est précisément ce que vous êtes en train de vivre ! »
 
Aussitôt elle darda la flamme liquide de ses yeux d’océan, prête à lui sauter à la figure tant elle fut sûre qu’il se moquait d’elle.
_ « Répétez ça, Fersen ? Répétez ça si vous l’osez ! » gronda t-elle.
Le Comte se retourna brièvement, jeta un coup d’œil par-dessus sa propre épaule avant de lui sourire de nouveau.
_ « Regardez donc vers qui toutes les attentions sont dirigées si vous ne me croyez pas. »
Elle s’exécuta, fixant pour la première fois véritablement les convives, elle qui ne s’était contentée que de surveiller l’entrée de la salle. Immédiatement, se voyant enfin remarqués une bonne demi-douzaine de fringants cavaliers s’inclinèrent galamment, espérant par là s’attirer les faveurs de celle qu’ils rêvaient d’inviter à danser.
_ « Mais…qu…qu’est-ce que… »
 
Rouge de confusion et de colère, Oscar s’était brusquement détournée.
_ « Qu’est-ce qui leur prend, sont-ils fous ? » bredouilla t-elle, « suis-je donc à ce point ridicule qu’ils veulent m’humilier de la sorte ! »
Fersen soupira. Même devant l’évidence elle ne pouvait décidément concevoir qu’elle pouvait être séduisante…
_ « Croyez-vous qu’une si noble assistance perdrait son temps à détailler un laideron ? » expliqua t-il, patient. « Vous êtes vraiment bien la seule personne présente ce soir, à ne pas vous être encore rendue compte que tous les hommes vous dévorent des yeux depuis que vous êtes entrée ! »
_ « QUOI ?! Qu’ils me… »
 
Elle fut incapable de poursuivre, scandalisée par ce qu’elle commençait à comprendre. Il profita donc que les épines fussent momentanément émoussées pour porter le coup de grâce.
_ « Mais oui, » confirma t-il avec douceur en venant lui faire face. « Que vous le vouliez ou non, vous êtes tout simplement la plus délicieuse, la plus radieuse, la plus ravissante jeune personne de ce bal. Tous vous admirent…et moi le premier. »
Ouvrant des yeux démesurés sur une réalité qu’elle n’aurait certes jamais supposé, elle voulut protester, se rebeller comme à son habitude, mais baissa aussitôt son visage rougi de honte en voyant l’éblouissant sourire qu’il lui avait dédié sur ses derniers mots. Dieu, qu’elle était belle lorsqu’elle s’accordait un moment de faiblesse, même si celui-ci était involontaire !
En une fraction de seconde il vit la carapace si patiemment construite au fil des années se lézarder sous les coups de boutoir de sa gêne. Elle ne savait plus que faire, ni où se mettre, décontenancée de voir s’effriter les fausses idées qu’elle avait d’elle-même et sa prétendue « masculinité » qui volait en éclat sans qu’elle l’eût voulu.
 
A cet instant elle avisa un serveur, fondit sur le champagne qu’il proposait aux quelques rares invités présent comme eux sur cette terrasse.
Et la voyant vider coup sur coup deux verres, point n’était besoin d’être fin limier pour deviner qu’elle était totalement perdue, certainement tenaillée par le désir de disparaître six pieds sous terre. Ou se soûler jusqu’à perdre notion du lieu où elle se trouvait, peut-être…Il avait déjà vu ce que ses libations pouvaient donner, pas question de la laisser partir sur ce terrain ! Quoique secrètement il n’aurait pas dédaigné la voir retomber ivre morte dans ses bras.
 
_ « Allons ! Ce n’est pas de cette façon que vous vous sentirez mieux ! » rit-il en se précipitant pour lui subtiliser le troisième verre et congédier le serveur.
_ « Et qu’en savez-vous ! » lança t-elle sauvagement en couvant le plateau qui s’éloignait d’un éclat assassin.
Elle s’obstina à ne pas le regarder, reporta très vite son attention sur le sol quand tout espoir de cuite monumentale fut définitivement hors de sa vue.
Ce qu’elle ne pouvait savoir, c’est que sa gorge palpitait au rythme d’un souffle passablement agité, offrant une bien jolie et très troublante perspective sur ces deux colombes si délicieusement prisonnières du satin noir.
Bon sang ! Lui non plus ne devait pas s’engager sur ce terrain ! Aussi envoûtante qu’elle puisse être, cette image ne pouvait lui faire oublier son tempérament plus indomptable qu’un océan déchaîné, certainement peu enclin à connaître les idées qui lui trottaient dans la tête depuis une minute.
Il revint néanmoins à la charge, essayant de capter les yeux obstinément baissés.
_ « Voyons Oscar, calmez-vous ! Il y a des choses beaucoup plus graves que d’être aussi belle qu’un ange, vous savez… »
 
Lui aurait-il lancé à la face une insulte cinglante qu’elle n’aurait réagi avec plus de vigueur. Elle se raidit, le fusilla sur place…avant de s’éloigner brusquement comme on prendrait la fuite jusqu’aux balustres de pierre.
Il sourit. Il avait vu ses joues rosir un peu plus quand il lui avait dit qu’elle était belle, et sentit une joie incomparable de voir ce cœur jusque là fermé aux douceurs de la vie s’ouvrir peu à peu au plaisir des mots doux.
Oui, le combat était bel et bien engagé entre eux.
Un combat vieux comme l’univers lui-même, opposant l’homme et la femme depuis la nuit des temps.
Il s’approcha avec lenteur de cette silhouette immobile et très droite, appuya son élégante nonchalance contre la rambarde à ses côtés.
_ « Oscar…ne faites pas l’enfant, je vous en prie. Je ne peux tout de même pas croire que le fait de vous sentir admirée vous cause autant de déplaisir ! Je vous assure que toutes les femmes de ce bal tueraient père et mère pour vous ressembler. Pour être au moins aussi ravissante que vous, aussi fraîche, aussi… »
_ « Alors écoutez-moi bien, Fersen !! »
 
Elle s’était violemment tournée vers lui, la voix vibrante d’une colère très difficilement contenue.
_ « Sachez que je ne suis pas une de vos filles d’auberge qui se pâment face à vos pathétiques manœuvres de beau parleur ! Je vous interdis, vous m’entendez ? Je vous interdis de me tenir ce genre de discours ! Je vous interdis de m’adresser la parole ! Je vous interdis même de me regarder ! Je ne veux qu’une chose, que vous me laissiez tranquille jusqu’à ce que ce foutu Chancelier n’arrive, ou mieux encore, que vous partiez sur-le-champ ! Vous vous croyez indispensable, irrésistible n’est-ce pas ? Et bien figurez-vous que je n’ai nul besoin de vous, que je déteste vos manières ! Est-ce clair ? »
Elle voulait mordre…Très bien. Elle allait comprendre qu’à ce jeu là elle ne serait pas la plus forte. Au lieu d’obtempérer il lui dédia un flamboyant sourire tout en se rapprochant encore.
_ « Vous voulez que je m’en aille ? Parfait ! Mais pas avant de vous avoir inviter à danser… »
 
Ce regard de lionne ! Elle se retrouvait face à une situation qu’elle ne pouvait maîtriser comme à son habitude et elle en devenait folle de rage ! Elle se détourna en ne sachant quoi répondre et il profita de son trouble.
_ « Et bien, c’est équitable non ? Je vous débarrasse de mon insupportable présence en échange d’un petit exercice bien innocent. Ne me dites pas que vous avec peur, tout de même… » susurra t-il en se penchant un peu plus. Elle se déroba.
A cause de son souffle tiède sur sa joue, très certainement. Bon signe. Grisé par cette fragilité qui décidément le charmait de plus en plus, il la rejoignit à l’autre bout de la terrasse, nullement rebuté qu’elle tourna résolument le dos à son approche.
 
_ « Alors ? Vous ne pouvez me refuser cela, ce serait une agréable et élégante façon de nous séparer, ne croyez-vous pas ? Et je vous jure qu’après je ne vous importunerai plus jamais. »
_ « Fersen, allez-vous en… » gronda t-elle.
_ « C’est une menace ? » demanda t-il, presque tendre.
Elle se retourna, le regard lourd et dangereusement brillant.
_ « Vous êtes si sûr de vous que…que…que vous en êtes détestable ! » lui jeta t-elle à la face. « Mais qu’est-ce que vous imaginez, que vous n’avez qu’à sourire, qu’à claquer des doigts pour que l’on vous obéisse ? Comment faut-il que je vous le dise ? Votre présence même m’est odieuse ! »
Le Comte hocha la tête, croisa les bras.
_ « Mmm…je vois. » Puis ajouta, redoublant de charme, « Ne serait-ce pas plutôt…que vous ne savez pas danser ? »
 
Il sut qu’il avait deviné juste. Ce n’était pas surprenant d’ailleurs, prévisible même. Connaître l’escrime et le maniement des armes n’avaient pas dû lui laisser beaucoup de temps pour apprendre l’art subtile du menuet. Elle avait rougi, de colère bien sûr mais surtout de gêne de devoir se confronter à ses faiblesse, qui plus est devant lui.
_ « C’était donc cela…Bah, il n’y a pas de honte à avoir, vous savez. »
_ « Je n’ai pas honte ! » jeta t-elle beaucoup trop précipitamment pour que cela fut vrai.
_ « Ah, très bien. Et bien alors, si vous le désirez je peux palier immédiatement à cette regrettable lacune.»
Au moins, il savait comment la faire réagir ! Elle sembla vouloir le clouer sur place de ses beaux yeux rayonnant de la fureur la plus absolue.
_ « Quoi ?!! F…Fersen, vous êtes vraiment le pl… »
_ « Vous devriez m’appeler Hans. »
_ « Vous êtes… »
_ « …détestable, odieux et sûr de moi, je sais ! » rit-il, « Mais également un excellent danseur… » ajouta t-il, l’œil malicieux.
Elle était hors d’elle, ne sachant plus comment s’y prendre face à ce déploiement de charme.
_ « Eh bien, commencerons-nous la leçon ? » et il s’approcha pour joindre l’action à la parole.
 
Oscar recula immédiatement, désarmée par ses manières inopinément entreprenantes ce soir.
_ « Vous…vous êtes fou ? » balbutia t-elle, confuse.
_ « Pourquoi attendre ? » poursuivit-il. « De quoi avez-vous peur, d’être ridicule ? Je vous assure qu’ici nous ne choquerons ni ne dérangerons personne. » et il essaya de saisir sa main posée sur le rebord de pierre.
Etait-ce le fruit de son imagination ou avait-elle frémi au contact fugace de ses doigts sur les siens ? Pourtant, c’était bien toujours la colère qui éclaira son regard : le souffle court, elle tâchait de faire face à un trouble de plus en plus visible.
_ « Bon Dieu, Fersen ! Vous êtes réellement fou ! J…je ne sais pas à quoi vous jouez mais je vous ordonne d’arrêter ça immédiatement ! »
 
_ « Jouer ? » murmura t-il, sa voix se faisant plus caressante encore. « Mais il ne s’agit pas d’un jeu, Oscar. Ne voyez-vous pas ce que j’essaie de vous faire comprendre depuis tout à l’heure ? Toute l’admiration qui est la mienne de vous voir ainsi plus rayonnante qu… »
Un soudain mouvement de foule dans la salle de bal interrompit sa tirade, et Fersen maudit intérieurement « ce foutu Chancelier » comme elle l’avait si délicatement appelé tout à l’heure, de venir ainsi interrompre la douce bataille engagée. Au moment où il la sentait si délicieusement frémissante en plus, si intensément troublée qu’elle n’aurait pu que finir dans ses bras…non sans avoir reçu auparavant son joli poing dans la figure peut-être un peu aussi.
Ah bon sang, quelle pitié de se voir priver d’un tel corps à corps !
 
La jeune fille pour sa part enchaîna aussitôt, voulut poursuivre le fil de ses fureurs envers les manières « de rustre » du Comte mais celui-ci la fit taire d’un geste impératif en désignant un coin de la salle.
Maupeou s’y trouvait occupé à deviser avec une sorte de brute épaisse balafrée d’une oreille à l’autre, que le Comte reconnut immédiatement comme étant le dénommé Rochemont.
_ « Bon, j’y vais… » décida immédiatement Fersen pour voir de quoi il retournait, quand une poigne toute aussi vindicative que les paroles déversées un peu plus tôt stoppa son élan.
 
_ « Et pourquoi vous! » jeta Oscar toujours troublée mais usant d’un ton nettement plus conforme à son intrépidité naturelle. « J’en ai assez de votre autorité insupportable, cette fois c’est moi que vais me charger de cela ! »
Sans attendre un assentiment qui de toute façon de serait jamais venu, elle se précipita vers les portes-fenêtres…et fut pareillement stoppée, non par le bras mais par son poignet, que Fersen capta vigoureusement.
_ « Oh non, ma chère ! Vous restez là ! »
Elle se retourna, vibrante de fureur.
_ « Lâchez-moi, espèce de faquin !!! »
_ « Pas question !! Et calmez-vous sinon je vous assomme ! »
_ « Ha oui ? » le défia t-elle en montant d’un ton, les yeux flamboyant de colère. « Alors essayez donc ! Depuis le temps que je rêve de casser votre belle petite gueule, nous allons bien rire !! »
_ « Bon Dieu mais vous allez vous calmer, oui ?! » haussa t-il lui aussi la voix en essayant de maîtriser les violents soubresauts qu’elle faisait pour se dégager. « Vous êtes pire que les sept plaies de l’Egypte ma parole !! Un vrai chat-tigre ! Et vous trouvez que j’ai une belle gueule, maintenant ? » 
 
_ « QUOI ?!! » s’étouffa t-elle de rage en s’apercevant de sa bévue, « J…je n’ai jamais dis ça !!! »
_ « Oh si vous l’avez dit !! » 
_ « Ce n’est pas vrai !! C’est vous qui dites n’importe quoi !!! »
_ « Mais bon sang , vous êtes impossible!!! » rugit-il, « vous n’admettez jamais avoir tort, même devant l’évidence ?!! »
_ « Moi ?!! Tort ?!! » cria t-elle. « Oh alors ça c’en est trop !! Vous l’aurez voulu !!! » et elle balança son poing gauche, voulant atteindre Fersen au menton. Celui-ci évita le coup de justesse, et réussit en un éclair à capturer son autre poignet qui ne fit qu’attiser la fureur de la jeune fille et décupler ses attaques pour se dégager. Quelques têtes s’étaient vaguement tournées vers ce qui paraissait une violente querelle d’amoureux, sans y prêter plus d’attention que cela à vrai dire. Ce qui par contre alarma brusquement Fersen, c’est le mouvement d’intelligence entre Maupeou et Rochemont pour convenir de se diriger vers les terrasses, et très certainement gagner ensuite les jardins afin de se mettre à l’abri de tous regards indiscrets.
 
_ « Mais allez-vous vous calmer, oui ? » clama le Comte à l’intention de l’espèce de sauvageonne qui se démenait dans ses mains. « Ils arrivent vers nous ! Venez !! »
_ « Alors là, vous allez voir si je vais venir !!! » se défendit Oscar en tentant de le mordre.
_ « Mais Bon Dieu, c’est pas vrai !!! Vous êtes folle !!! Et bien vous aussi vous l’aurez voulu !!! »
Et sans plus de discours il l’enlaça pour la plaquer contre le mur, s’emparant passionnément de sa bouche avec une vigueur qui ne le surprit guère.
Il en mourrait d’envie depuis leur toute première rencontre…




préc.         suiv.

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